Suite à l’opposition du maire de Tours à emprunter le boulevard Béranger, les élus de la métropole ont choisi la solution par défaut de passer par le boulevard Jean Royer, faute de devoir renoncer à la totalité du projet et des importantes subventions qui l’accompagnent.
Sur la base des études racinaires, mais sans aucune étude d’impact globale, et sans consultation des usagers, il a été décidé que la deuxième ligne ne passera donc pas par le centre-ville. Une curiosité, voire une hérésie dans une métropole de taille moyenne, où Chambraisiens et Larichois se verront obligé à un changement pour rejoindre, comme 75 % des usagers, le centre-ville de Tours avec ses administrations, lycées, commerces et services, et surtout les gares SNCF et routière et toutes les lignes de bus.
Si, à l’ADTT, nous regrettons cette décision, votée avec l’accord -malgré eux- des maires des deux communes nouvellement desservies, il nous faut prendre acte d’une décision malgré tout légale.
Le tramway, investissement au long terme, reste aujourd’hui tout la meilleure des solutions, pour répondre rapidement aux enjeux climatiques. Il répondra à des lignes de bus qui sont à saturation (notamment vers Grandmont et l’Hôpital Trousseau), et devrait, grâce au parking-relais de La Riche, attirer des usagers arrivant par le périphérique, avant qu’il ne rentre dans le coeur de la métropole. Il désenclavera aussi trois quartiers prioritaires dits « politique de la ville », démocratisant ainsi un peu plus les mobilités.
Les bus aux gaz, qui arriveront très prochainement sur le réseau, sont une piètre solution qui ne réduit que trop peu l’empreinte carbone, d’autant que le coût du gaz fossile a explosé ces derniers mois, et que la capacité à produire du biogaz, très limitée, est en réalité déjà utilisée dans les réseaux de chauffage.
Malgré de nombreuses expériences dans plusieurs pays, les bus à hydrogène, technologie prometteuse, nécessitent une production électrique « verte » massive, pour laquelle il faudrait une capacité dont nous n’avons pas l’ombre du commencement. Tout juste quelques bennes à ordures et quelques petits véhicules de ST Microélectronics l’utiliseront-elle, dans quelques temps.

Espérons maintenant que les oppositions naissantes au passage par le boulevard Jean Royer, bordé presque exclusivement d’habitats individuels et de casernes, ne bloqueront pas ce projet qui a déjà pris trop de retard. Il est d’ailleurs particulièrement intéressant de noter que, ici comme sur l’axe Béranger-Giraudeau, les oppositions émanent essentiellement de riverains pour qui, en raison de leur proximité avec le centre-ville, l’usage des transports collectifs n’est souvent pas une nécessité impérieuse. Il faut alors discuter avec les personnes habitant ou travaillant à Chambray, La Riche, Tours-sud, et dans les deux grands hôpitaux, pour recueillir des avis majoritairement bien plus favorables au tramway.
Voir le projet sur https://lignes2tram.fr/
VD