Contribution de l’ADTT au « grand débat »

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En matière de transition écologique, il nous faut, il me semble, éviter de tout miser sur la technologie.

Pourquoi ? Parce que c’est ce qu’on a fait jusqu’à maintenant et que ça s’est révélé inefficace. Tout au moins dans le secteur des transports, que je connais bien y ayant travaillé pendant 40 ans. En effet, dans ce secteur :

  • la consommation d’énergie a augmenté depuis 1990 ;
  • les émissions de gaz à effet de serre n’ont pas diminué.

Pourquoi ? Remontons dans la hiérarchie des causes : parce que les kilomètres parcourus ont augmenté plus vite que les consommations aux 100 km n’ont baissé. Entrons dans le détail :

  • Les consommations réelles des voitures en litres aux 100 km n’ont diminué que de 0,5% par an, contrairement à ce que les publicités des constructeurs pourraient nous laisser croire. Cet échec est imputable au fait la puissance des moteurs exprimées en kW a connu une croissance soutenue à la suite de l’augmentation de la vitesse maximale, de la généralisation de la climatisation et, plus récemment, de l’arrivée des SUV.
  • Quant au nombre de kilomètres, il a augmenté pour deux raisons : l’augmentation de la population et l’augmentation du nombre de kilomètres parcourus par habitant et par an. Sur les courtes distances, on constate un allongement de la longueur des déplacements et notamment ceux liés au travail suite de la périurbanisation. Sur les longues distance, on constate une augmentation du nombre de déplacements par personne et par an suite à la baisse des coûts des transports (exemple : vols à bas coûts).

Alors que faire ? Agir sur les causes et donc, plus en amont. En partant du niveau le plus en amont, il nous faut nous interroger sur les choix de société, sur l’aménagement du territoire et sur la répartition modale.

  • Choix de société. Du Grand débat national, devrait ressortir des orientations claires : est-ce que nous continuons dans la direction actuelle de la société de consommation (qui va dans le mur notamment sur le plan de l’environnement) ou bien est-ce qu’on s’oriente, plus ou moins progressivement, vers la sobriété heureuse, pour reprendre les termes du pape François ?
  • Aménagement du territoire. Ne conviendrait-il pas de ne pas éloigner les lieux de résidence des lieux d’activité, et les lieux de résidence des gares ? Cela passe assurément par un encadrement de la délivrance des permis de construire en vue de n’autoriser les constructions qu’à proximité des points de transport collectif.
  • Répartition modale. Afin d’attirer un plus grand nombre de personnes vers les modes les plus respecteux de l’environnement, il faut orienter les investissements publics pour rendre la marche et le vélo agréables et sûrs et pour développer les transports collectifs. Pour financer ces investissements, le budget n’étant pas extensible, il faut arrêter de dépenser de l’argent pour augmenter les capacités aéroportuaires et autoroutières.

En conclusion, évitons de chercher à baisser le prix des carburants ou de subventionner l’achat de voitures (fut-ce t’elles « propres ») car ça ne fait que renforcer la dépendance automobile qu’on veut justement desserrer. Limitons plutôt les distances à parcourir par un meilleur aménagement du territoire et parallèlement orientons les financements vers les transports collectifs et les modes actifs.

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