Après les propos de Philippe Briand et l’article de la NR du 14 octobre dernier, l’ADTT souhaite apporter les précisions complémentaires suivantes sur le tramway sur pneus :
– Tout d’abord, un point d’histoire : Jean Germain avait été tenté un moment par ce type de véhicule (qui n’est en réalité qu’un « ersatz de tramway ») et en avait fait exposer un modèle sur la Place Jean-Jaurès, avant un voyage à Bordeaux qui l’avait convaincu d’adopter le tram sur rails. Au vu des résultats de la ligne A actuelle, nul ne s’en plaint aujourd’hui.
– Ensuite une précision technique : par suite du passage répété des pneus au même endroit (ne pas oublier que le tram sur pneu est un véhicule guidé par rail), il se produit un orniérage qui affecte la chaussée (deux gouttières parallèles dans la bande de roulement), ce qui nécessite une réfection fréquente de la chaussée. Des coûts d’entretien supplémentaires.
– Guidé par un rail, le tram sur pneu ne peut contourner un obstacle et nécessite donc une déviation des réseaux tout comme le tram sur rail. L’argument invoqué de pouvoir éviter un blocage sur la voirie (manifestations) ne tient pas. Le tramway de Tours, équipé de 2 cabines de conduite, peut aisément faire marche arrière et repartir en sens inverse, ce qu’il fait couramment (manifestations, braderie Rue Nationale, rassemblement sur le Pont Wilson).
– Un tel tramway nécessiterait un autre centre de maintenance alors que l’actuel a été prévu et est dimensionné pour recevoir des rames supplémentaires sur rail. Un gâchis inacceptable.
– Un tram sur pneu sera obligatoirement limité à son trajet sur la ligne desservie. Il ne pourra donc y avoir de trajets combinant les lignes A et B (par exemple des liaisons Joué les Tours- La Riche) et le tram ne pourra sortir de la ville au cas où l’on voudrait expérimenter un tram-train.
– Choisir un tram sur pneu c’est perdre totalement l’effet Réseau que l’on recherche en complétant la ligne A par une ligne semblable et connectée à cette première ligne par des aiguillages. Nous l’avons souvent répété : une ligne ne fait pas un réseau.Avoir 2 lignes avec 2 technologies différentes et incompatibles entre elles empêchera définitivement toute possibilité de réseau
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Au moment où Tours vient de recevoir une aide substantielle de l’État au titre des projets de transport en commun en site propre (TCSP) et où de nombreuses villes s’activent pour mettre en service leur 2ème voire leur 3ème ligne de tramway sur rails (Brest, Dijon, Angers) et commandent ensemble leurs nouveaux véhicules pour diminuer les coûts, il conviendrait de cesser ces polémiques inutiles, dépassées, nuisibles et de ne pas retarder encore un peu plus l’ouverture de la ligne B tourangelle au-delà des 12 ans qui la sépareront de la première (2013-2025).